Separating Day And Night – un titre en forme
de clin d’œil à Gil Scott-Heron – est le deuxième album de Blackthread. Un
disque qui confirme les orientations musicales très personnelles de ce musicien
lyonnais et par ailleurs aux prises avec quelques questionnements sur
l’existence. La musique de Blackthread, à base de boucles délicates, de nuances
infinitésimales, de douces sonorités electro et de mélodies d’une évidence
singulière, est avant tout d’un minimalisme revendiqué : ici pas de multiplication
de pistes inutiles, l’instrumentation reste toujours très simple et tout semble
fait pour mettre en avant la voix et les textes. Cette exposition, même si elle
n’a rien de nouveau ou de révolutionnaire, garde un côté extrêmement culotté :
la musique de Blackthread est belle mais on entend avant toute chose ce chant
narratif et ces mots, des mots intimes et on comprend très bien les petites
histoires et les pincements de cœur qu’ils nous racontent. Difficile de faire
autrement à l’écoute de Separating Day
And Night mais l’impression de faire irruption dans quelque chose de
profond et d’intérieur persiste tout au long de huit compositions élégamment ténues
mais toujours génératrices d’émotions. On pourrait alors craindre une certaine
complaisance et un nombrilisme forcené or il n’en est rien : Separating Day And Night réussit à jouer
la carte de la modestie et de la pudeur tout en nous prenant par la main. Et
que ces mots là ne soient pas les nôtres n’est pas bien grave puisqu’ils
évoquent et réveillent en nous autant d’histoires et de sentiments qui eux nous
sont propres. Un disque subtilement complexe et vraiment attachant.
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire