mercredi 23 octobre 2013

Chronique de SDAN dans New Noise

Separating Day And Night – un titre en forme de clin d’œil à Gil Scott-Heron – est le deuxième album de Blackthread. Un disque qui confirme les orientations musicales très personnelles de ce musicien lyonnais et par ailleurs aux prises avec quelques questionnements sur l’existence. La musique de Blackthread, à base de boucles délicates, de nuances infinitésimales, de douces sonorités electro et de mélodies d’une évidence singulière, est avant tout d’un minimalisme revendiqué : ici pas de multiplication de pistes inutiles, l’instrumentation reste toujours très simple et tout semble fait pour mettre en avant la voix et les textes. Cette exposition, même si elle n’a rien de nouveau ou de révolutionnaire, garde un côté extrêmement culotté : la musique de Blackthread est belle mais on entend avant toute chose ce chant narratif et ces mots, des mots intimes et on comprend très bien les petites histoires et les pincements de cœur qu’ils nous racontent. Difficile de faire autrement à l’écoute de Separating Day And Night mais l’impression de faire irruption dans quelque chose de profond et d’intérieur persiste tout au long de huit compositions élégamment ténues mais toujours génératrices d’émotions. On pourrait alors craindre une certaine complaisance et un nombrilisme forcené or il n’en est rien : Separating Day And Night réussit à jouer la carte de la modestie et de la pudeur tout en nous prenant par la main. Et que ces mots là ne soient pas les nôtres n’est pas bien grave puisqu’ils évoquent et réveillent en nous autant d’histoires et de sentiments qui eux nous sont propres. Un disque subtilement complexe et vraiment attachant.

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