samedi 30 janvier 2010

MygMusique

One, two, three, litanie déshumanisée, reproduite à l’infini avant LE grand saut. En fond, le murmure d’une foule, une ligne de basse, répétée comme un battement de cœur dont les pulsations raisonnent dans l’oreille ; les nappes de piano électronique, comme l’appel du chant des sirènes se superposent à la voix. Un texte mi-récité, mi-chanté comme étouffé par les sons, et perdu dans la spirale formée par l’ensemble et nous happe dans une autre dimension.
Ce premier morceau, « Falling for Keith », nous accroche au fil noir et ouvre des portes béantes à la découverte des différentes pièces du puzzle.
Cet album nous fait vivre une véritable exploration sensitive et sonore de 8 morceaux qui font appel à nos sens.
Des sensations contemplatives, douces et oppressantes, des rêves étranges, des lieux et des sons qui ressuscitent des émotions oubliées.
Dans un style définit comme spoken word minimaliste, auquel s’ajoute une musique résolument inventive, basée sur une rythmique froide et imagée qui, quelque soit le style des morceaux, se calque sur le temps nécessaire à un battement de cœur : assourdissant comme dans « on the road », contemplatif, « in this house », oppressant « my dear friend », épuré « Lily » ou angoissant « the threadless sisters ».
On suit ce fil noir, d’une ambiance à l’autre, en se laissant porter par les textes, tous évocateurs de sensations intimes liées aux rêves, aux cauchemars, narrés d’une voix froide et pourtant si proche qu’elle nous plonge aisément dans nos propres errances spirituelles et sensitives.

Ce premier album, très réussi, fait appel aux sens, et provoque ces distorsions que les émotions font subir au cœur.
Au final, 24 minutes d’addiction dont on ne peut se défaire.

MygMusique

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